Chaque être humain ressent le besoin de vénérer un être, une chose ou un concept qui lui semble plus grand que lui. Nous ressentons ce besoin de croire en quelque chose qui nous dépasse dans l’idée que l’on s’en fait, dans la puissance qu’on lui donne, dans l’éternité qu’on lui confère. Ce en quoi nous croyons doit, dans tous les cas, nous dépasser, nous être supérieur et nous survivre.

Pourquoi parler d’un dieu que nous avons créé ?

Chaque personne est différente, chaque personne à sa particularité dans ses croyances, dans ses envies, dans ses choix, dans ses valeurs, dans ses passions et dans ses faiblesses. C’est de ces réalités que nous créons, à la carte, notre dieu.

L’histoire Chrétienne nous démontre cette vérité. Le Dieu tout puissant de la bible est dépeint tour à tour comme :

  • Un Dieu créateur (Genèse chap. 1 à 3)
  • Un Dieu qui juge (Psaumes 75:7 ; Jacques 4 : 12)
  • Un Dieu qui puni (Proverbes 3:11-12 ; Romains 2:12)
  • Un Dieu qui sauve (Psaumes 56:13)
  • Un Dieu qui guide (Proverbes 16 : 9 ; Ésaïe 55:10-11)
  • Un Dieu vengeur (Romains 12:19)
  • Un Dieu qui aime (Jean 3:16)
  • Un Dieu d’espoir (1 Timothée 6:17)
  • Un Dieu de libération (Psaume 34:18-19)
  • Un Dieu de paix (Philippiens 4:7 ; Esaïe32:17 ; Jean 14:27 ; Romains 12:18-19)
  • Un Dieu de guerre (Ésaïe 13:3-4)
  • Un Dieu qui délivre (Psaume 34:20)
  • Un Dieu qui pardonne (Ésaïe 44:22 ; Ésaïe 1:18)

Mais alors, qui est ce Dieu ? Dans la bible, il répond lui-même à cette question : Je me révèlerais être, ce que je me révèlerais être. Exode 3 : 14

Chacun de nous construit son image personnelle de Dieu et celle-ci correspond à nos sensibilités personnelles plus qu’a la réalité absolue. Et c’est ainsi que chaque croyant de chaque religion crée son dieu à la carte.

Le dieu de chacun à donc une nécessité absolue : celle de ressembler au croyant qui le vénère. Si le croyant est une personne qui aime, son dieu sera un dieu d’amour (1 Jean 4 : 7-19). Si le croyant est une personne rancunière et qui ne pardonne pas, son dieu sera un dieu vengeur (Romain 12 : 19 et Deutéronome 32 : 35).

Nous pouvons donc attester que : Nous servons le dieu que nous nous sommes créés. Dieu à fait l’homme à son image (Genèse 1 : 27). Et l’homme crée son propre dieu selon sa propre image et le sert selon ses propres tendances.

Beaucoup de croyants crieront au scandale en lisant ses lignes, pourtant la bible elle-même répond à cette question : Car mes pensées ne sont pas vos pensées, Et vos voies ne sont pas mes voies, Dit l’Eternel. (Isaïe 55 : 8)

Notre esprit est puissant, ce qu’il imagine, il peut le réaliser.

Est-il nécessairement question de Dieu ?

Absolument pas ! Si j’ai commencé par parler de Dieu et de dieu, c’est simplement que le concept religieux est le premier qui nous vient à l’esprit quand nous nommons ce titre. Pourtant, certains parlent de l’argent comme de leur dieu, ou des loisirs, de la réussite, etc… En fait, leur conception de dieu tient dans ce qui leur est important. La particularité c’est, qu’a nouveau, il s’agit d’un dieu à la carte. Créé de toute pièce par celui qui y croit. Sauf que… Nos croyances nous rendent non pas maitre de nos actions et de nos tendances. Non ! Elles nous rendent serviteurs et esclaves du dieu que l’on s’est créé.

Mais au final, qui est Dieu ?

Je crois que ce n’est pas à nous d’en décider. Dieu avec un grand D, échappe à tout concept. Il EST et il nous dépasse. Le Dieu réel ne nous est en rien concevable, il ne s’attache certainement à aucun de nos concepts, puisqu’il n’est pas de notre dimension, ni de notre nature. Les règles et les lois, humaines, morales, sociales, que nous connaissons sur la terre sont inapplicables dans une autre dimension de l’univers. C’est purement humain que de vouloir avoir un dieu qui nous ressemble, un dieu qui nous rassure. Mais dans l’absolu, c’est nous qui souhaitons être rassuré, pas lui…

Dieu ne sera toujours que le dieu à la carte que nous nous sommes créés. Il demeurera en ce sens inchangé puisqu’il dépasse notre niveau de compréhension et de matérialisation de son image.

 Comment sortir de l’esclavage de nos pensées ?

Je crois que je ne détiens pas la réponse à cette question. Simplement parce que nous avons une construction mentale qui nous ouvre au monde autant qu’elle nous emprisonne. Ce que je crois est un concept complexe qui dépend de l’endroit où je suis né, de mon environnement familial, des croyances de mes parents, des personnes que j’ai côtoyé, des expériences que j’ai vécu, des apprentissages que j’ai eu. Mais ce que je crois dépasse également toutes ses dimensions, puisque mes croyances dépendent de mes appétences personnelles, de mes préférences, de ce qui m’intéresse et de ce qui m’indiffère. Et bien souvent ces éléments sont des insus qui nous dépassent, des notions ancrées dans notre inconscient qui dépassent de loin les savoirs de notre esprit conscient.

Finalement que faire de nos croyances ?

Un seule question doit attirer notre attention : Mes croyances sont-elles une aide ou un poids ?

Si mes croyances ne me causent pas d’inconfort, si je me reconnais dans celles-ci, si ma vie est structurée par mes croyances, si mes pensées et mes sentiments sont clairs, si mon équilibre est sauvegardé, si mon humeur est stable, si elles ne me causent aucune souffrance, alors il faut les garder, les chérir, les cultiver.

Si au contraire mes croyances me font mal, ne me correspondent pas, déstabilise ma vie, m’isolent, me font perdre mes repères ou ma famille, si je ne me sens pas à l’aise, d’humeur maussade et triste, si elles me causent plus de souffrances que de bien être alors il est temps d’en changer.

Notre esprit ne tolère le changement que sous conditions. Il faut que tout changement répondent à trois critères essentiels : Que ce soit économique (que l’effort futur soit inférieur à l’effort actuel), que ce soit confortable (que le changement apporte une amélioration de mon humeur), que ce soit utile (que le changement apporte au quotidien une amélioration de ma vie).

En résumé ?

Personne ne s’est jamais battu pour défendre un concept scientifique, parce que la science se suffit à elle-même pour être démontrée ou invalidée. Beaucoup se sont battus et ont massacré des innocents pour faire valoir leur croyance en Dieu. Pourquoi ? Parce que c’est une notion personnelle qui nous touche au plus profond de notre être. En fait nos croyances ne révèlent pas qui est Dieu, elles révèlent simplement ce que nous sommes au plus profond de notre être. Juste ce que nous sommes, rien d’autre… Et ainsi nous devenons : Le serviteur d’un dieu que nous nous sommes nous même créé.

Partager l´article :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *